L’industrie aéronautique française connait, de 1937 au printemps 1938, des heures difficiles. En voie de réorganisation, sous-financée, elle est aussi affectée par le contrecoup de mesures sociales affectant le temps de travail et déstabilisant le rôle de l’encadrement. Avec la montée des périls, trop bien illustrée par la capitulation de Munich, devait s’imposer la nécessité d’un effort de redressement majeur.
C’est l’histoire de ce tournant, exceptionnel dans l’histoire sociale française, que nous nous proposons de revisiter. Mise en œuvre pendant la période de marche à la guerre, poursuivie pendant le conflit, la politique de main d’œuvre s’est trouvée au cœur de la progression remarquable, mais trop tardive, de la production de l’industrie aéronautique.