Le National-Capitalisme autoritaire, modèle ou menace pour le 21ème siècle?

Loin des espoirs démesurés nourris à la chute du communisme, nos démocraties sont aujourd’hui confrontées à deux menaces, celle -extérieure- d’États totalitaires, dont en particulier la Chine, dans sa trajectoire vers une position économique dominante, et celle -de l’intérieur, constituée par la montée de mouvements populistes qui n’a pas même épargné les États-Unis. Notre petit essai, coécrit avec Ahmet Insel, propose de rendre compte de cette double menace par un concept transversal, celui d’un National-Capitalisme autoritaire ou NaCA ;

A l’opposé des régimes communistes de la Guerre Froide, les pays et mouvements illibéraux contemporains conservent un système  capitaliste, qui reste le meilleur garant d’efficacité économique.Pour justifier leur autoritarisme, de niveau très varié entre la dictature idéologique ‘orwellienne’ chinoise et les démocratures d’Europe de l’Est, ils s’appuient la référence identitaire à un socle de valeur partagées sur une base nationale.

Ils ont en commun une étroite connexion entre les décideurs politiques et les détenteurs du capital qui leurs sont plus ou moins inféodés. Avec une efficacité variée, ils pratiquent une forme de néomercantilisme, visant à s’assurer une forme d’avantage compétitif dans une économie mondialisée.

Notre ouvrage interroge l’avenir de ce modèle, les raisons de son attractivité et les facteurs de résilience des régimes démocratiques.

Il est maintenant disponible aux Éditions Bleu autour. Nous vous invitons à en découvrir quelques pages.

 

 

 

 

 

Un héros de légende qui a mal tourné, Christian Sarton du Jonchay : II-Les heures sombres

Engagé à 14 ans pour partir en guerre sous l’identité d’un spahi auxiliaire algérien,  devenu pilote après une grave blessure qui lui a valu une incapacité reconnue de 65%, Christian Sarton du Jonchay est associé aux succès de Caudron Renault comme aux ultimes tentatives de redressement de l’Armée de l’Air pendant l’hiver 1939-1940.

Christian du Jonchay à Villacoublay en 1931, source:henri.eisenbeis.free

Sa participation à la campagne de France lui vaudra, avec une nouvelle blessure, une onzième citation et la rosette de commandeur de la Légion d’honneur. Pourtant, après l’Armistice, du Jonchay devait s’engager dans une collaboration de plus en plus étroite avec les Allemands, au point qu’un témoin de son action décrira comme « [son] plus pénible souvenir de cette période [d’] avoir vu l’avilissement d’un homme qui avait été un authentique héros…»[1]. Contraint à l’exil à la libération, condamné à mort par contumace, CSDJ[2] devait bénéficier d’une mesure d’amnistie en 1959.

Après avoir rendu compte dans une contribution précédente du parcours de « ce héros de légende », il nous faut revisiter cette période où « il a mal tourné», en nous attachant d’abord au collaborateur, puis au proscrit.

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