La libération de Paris le 25 août 1944 vient marquer le terme d’une campagne ouverte le 6 juin par le débarquement. Dans la mémoire collective, la campagne de Normandie se résume trop souvent à ces deux dates limites, occultant 80 jours de combats souvent intenses, culminant le 20 août avec la clôture de la poche de Falaise, qui marquait la victoire définitive des armées alliées en Normandie. L’ampleur de la défaite subie par la 7e Armée allemande et la 5e Armée blindée a été parfois qualifiée d’un Stalingrad en Normandie[1].
Un Stalingrad vraiment ? Alors qu’aucune unité constituée n’a capitulé et que nombre de combattants allemands ont pu échapper aux mailles d’un filet trop lâche et trop faible ? Ne convient-il pas plutôt de considérer la bataille livrée autour de la poche de Falaise comme un Stalingrad manqué, où les Alliés ont laissé passer l’occasion d’obtenir une victoire complète ?